Le Trodé Khangsar à travers l'histoire
Selon le Tibet Heritage Fund, l'édifice du Trodé Khangsar daterait du 17e siècle26. Comme la plupart des temples à Lhassa, il fut profané durant la révolution culturelle et laissé à l'abandon jusque dans les années 80. Actuellement actif, il est administré par Riwo Choling et il héberge sept moines. Il a été restauré à partir de 1986 (TOL, 195-196).
Contrairement au Cinquième Dalaï-Lama, le Septième Dalaï-Lama, Kelsang Gyatso (1708-1757), fut un érudit qui ne s'occupait pas beaucoup des affaires de l'État. Dans ses oeuvres complètes, il y a un texte sur le jeûne (smyung gnas) dans le cadre de la pratique d'Avalokiteshvara selon la tradition de la grande nonne kashmiri Palmo. Dans la liste de ceux qui firent la demande de cet enseignement, figurent, entre autres, Jaya Pandita, Taghu Tulku Lobsang Tenpa'ï Gyaltsen et l'assemblée du Trodé Khangsar.
À l'époque du Onzième Dalaï-Lama, Khedrub Gyatso (1838-1858), l'Amban, qui représentait de la dynastie chinoise Qing à Lhassa, posa à Dordjé Shougden certaines questions au Trodé Khangsar. Les réponses à ces questions furent ensuite transmises à l'empereur Daoguang (1782-1850). Daoguang rétribua Dordjé Shougden en lui offrant un chapeau de pandit et un éloge officiel. Le Onzième Dalaï-Lama, Rétreng Rimpoché, l'Amban, l'oracle de Dordjé Shougden et divers moines prirent part à une grande cérémonie dans la cour du Trodé Khangsar au cours de laquelle le chapeau de pandit fut placé au-dessus de la porte de ce dernier (DCG, f.139-140).
À l'époque où Tagdrag (stag brag) Rimpoché était régent (1941-1950)27, un inventaire des textes imprimés sur des blocs de bois fut mené dans les monastères. On y retrouve des textes se trouvant dans les diverses résidences (khams tshan) des trois grands monastères (Séra, Ganden et Drépung), dans différents bureaux de régents, dans plusieurs ermitages et au Trodé Khangsar. S'y trouve recensé au Trodé Khangsar, un texte d'un rituel exhaustif de Dordjé Shougden (chos skyong shugs ldan gyi bskang chog rgyas pa) composé par Ganden Jangtsé Serkong Dorjé Chang, le plus important lama géloug au tournant du 19e siècle.
26 THF archive database http://www.tibetheritagefund.org/old_web/, élément CA90.
27 Voir Three Karchacks (Gedan sungrab minyam gyunphel series, v. 13), 1970, New Delhi: Gangs can gyi ljongs su bka' dang bstan bcos sogs kyi glegs bam spar gzhi ji ltar yod pa rnams nas dkar chag spar thor phyogs tsam du bkod pa phan bde'i pad tshad 'byed pa'i nyin byed.
